
Paul Mansouroff Russian | French, 1896-1983
Rectangles in black, white, gray and blue cross a panel from top to bottom. A vertical axis and a neatly structured grid — two spatial elements central to Constructivist aesthetics — form a rigid, mechanical framework into which the squares are integrated. However, blue, brown and dark gray underlying layers of paint, unevenly spread across the panel, disrupt this orderly composition. The rectangles, in a Suprematist idiom, appear then to hover above the opaque background, particularly in the center of the panel, where both their color and alignment become unsettled: the vivid blue, misaligned rectangles interrupt the otherwise straight and chromatically restrained line of squares, creating a visual discontinuity. The use of material, too — with the artist's choice of wood echoing the tradition of Russian icon painting [1] — completes this spiritual sense of a work whose originality lies in its very eclecticism.
Des rectangles noirs, blancs, gris et bleus traversent un panneau de haut en bas. Un axe vertical et une grille soigneusement structurée — deux éléments spatiaux au cœur de l’esthétique constructiviste — forment un cadre rigide et mécanique dans lequel s’intègrent les carrés. Pourtant, des couches sous-jacentes de peinture bleue, marron et grise foncée, appliquées de manière irrégulière sur le panneau, viennent perturber cette composition ordonnée. Les rectangles, dans un idiome suprématiste, semblent alors flotter au-dessus de ce fond opaque, en particulier au centre du panneau, où leurs couleurs et leur alignement se troublent : les rectangles bleus vifs, décalés, interrompent la ligne autrement droite et chromatiquement sobre des carrés, créant une discontinuité visuelle. Le choix du support, lui aussi — avec le recours du peintre au bois qui évoque la tradition de la peinture d'icônes russe [1] — parachève le caractère spirituel de cette œuvre, dont l’originalité réside précisément dans son éclectisme.
[1] Jean-Claude Marcadé, La formule picturale de Mansouroff, in “Paul Mansouroff et l’Avant-Garde Russe à Petrograd,” Palace Edition, 1995, p. 46.