
Georges Rouault French, 1871-1958
Viewed from his back, a crippled man, supported by two crutches, turns his head in profile, regarding us back with a single eye. His broad shoulders and severe expression suggest strength and resilience, standing in stark contrast to his lower body, where his right knee, twisted inward, reveals him to be knock-kneed (cagneux). Despite this condition, the man seems determined in his march into a vast barren landscape, the form of his body as if submerging into the hill in front of him; the turquoise sky, the ochre-brown earth correspond to his clothes, while only his hands — clutched as if into fists — and face, all painted in a vivid orange, seem to stand out in the composition. As in his masterpiece L'Accusé, painted about one year earlier and now a cornerstone of the Centre Pompidou's permanent collections, Rouault, with his acute tragic sense, opposes in this beautiful work of 1909 a man's will and helplessness, his poise and incapacity. Conflicts which the painter himself recognized and described best: “Where the world encounters shadows and horror, I have found such treasures and modesty, extreme delicacy, perseverance and kind love” [1].
Vu de dos, un homme infirme, appuyé sur deux béquilles, tourne la tête de profil, nous regardant en retour d’un seul œil. Sa large carrure et son expression sévère suggèrent la force et la résilience, en contraste marqué avec la partie inférieure de son corps, où son genou droit, tordu vers l’intérieur, révèle qu’il est cagneux. Malgré cela, l’homme semble déterminé dans sa marche à travers un vaste paysage aride, la forme de son corps semblant s’enfoncer dans la colline devant lui ; le ciel turquoise et la terre ocre-brun correspondent à sa tenue, tandis que seules ses mains — serrées comme en poings — et son visage, peints en orange vif, semblent ressortir dans la composition. Comme dans son chef-d’œuvre L’Accusé, peint environ un an plus tôt et aujourd’hui pièce maîtresse des collections permanentes du Centre Pompidou, Rouault, avec son sens tragique aigu, oppose dans cette splendide œuvre de 1909 la volonté et l’impuissance d'un homme, son maintien et son incapacité. Des conflits qui le peintre lui-même reconnut et décrivit : « Là où le monde trouve ténèbres et horreurs, j’ai trouvé tel trésors et pudeur, délicatesse extreme, persévérance et doux amour » [1].
[1] Cited in Bernard Dorival & Isabelle Rouault, Rouault, l'Œuvre peint, vol. I, Monte Carlo, 1988, pp. 116-117.
Exhibitions
Literature
Bernard Dorival & Isabelle Rouault, Rouault, l'Œuvre peint, vol. I, Monte Carlo, 1988, no. 250, p. 80, illustrated.